
Léandre Martineau fête ses 100 ans ce 8 février.
Histoire | Vendée : Un ancien résistant du Maquis R1 de Dompierre-sur-Yon témoigne !

Léandre Martineau fête ses 100 ans ce 8 février.
Léandre Martineau, c'est la mémoire vivante d'un siècle d’histoire en Vendée. Apprenti charcutier dès 14 ans, footballeur, résistant, salarié expatrié en Seine-et-Marne, chef d'atelier aux Éleveurs vendéens... Cet habitant du Fenouiller a vécu mille vies.
Une enfance bouleversée par la guerre
Né au Poiré-sur-Vie le 8 février 1925, Léandre Martineau a grandi à Dompierre-sur-Yon avec ses sept frères et sœurs.
En 1939, un mois avant que la Seconde Guerre mondiale n’éclate, Léandre Martineau, du haut de ses 14 ans, devient apprenti charcutier à La Roche-sur-Yon, aux côtés de son oncle et de son grand frère.
« Mon oncle est rapidement mobilisé sur le front et mon frère est réquisitionné en Allemagne pour le Service du travail obligatoire (STO). Je me suis donc retrouvé tout seul à gérer la charcuterie sous l’Occupation » — Léandre Martineau.
Le maquis de Dompierre-sur-Yon
Joueur de football à la Vendéenne, il s’engage dans la Résistance grâce aux aînés du club. « C’était une évidence pour moi, un devoir même ! »
En juin 1944, Léandre se rend au maquis, au cœur du Bois des Gâts, à Dompierre-sur-Yon. « Deux de mes frères s’étaient aussi engagés. » Les jeunes hommes n’avaient rien : pas de vêtement de rechange, pas de nourriture, pas de lit...
« Les conditions étaient difficiles, mais j’avais à cœur de libérer la Vendée. » — Léandre Martineau.
Les fermiers et habitants du coin apportaient de l’aide aux 373 membres du Maquis R1 (R comme Roche et 1 car c’était le premier maquis de Vendée). Et alors que les troupes allemandes remontaient du Sud de la France, les premiers parachutages d’armes, coordonnés par un major américain, sont prévus. « Nous n’avions pas d’électricité, il fallait donc pédaler pour faire fonctionner la radio. Et un soir, nous avons entendu “La maison est en briques rouges”. C’était le message codé pour nous indiquer que les parachutages allaient avoir lieu. »
Deux parachutages décisifs
Ainsi, les 28 août et 10 septembre 1944, les hommes reçoivent de nombreuses armes. « Les agriculteurs des alentours ont attelé des bœufs pour nous aider à les ramasser. »
Après avoir appris à manier les armes, les jeunes du Maquis R1 prennent progressivement la direction d’Aizenay, puis de Challans, avant de s’établir aux Moutiers-en-Retz, en Loire-Inférieure (aujourd’hui Loire-Atlantique). « L’objectif était de cerner les Allemands. D’autres groupes de résistants nous ont rejoints. »
Léandre Martineau était artificier au sein d’une section de mortiers, équipée avec du matériel abandonné par les Allemands.
« Nous avons combattu les Allemands jusqu’à l’Armistice en mai 1945, puis nous avons été chargés de déminer les dunes du littoral. » — Léandre Martineau.
Une vie active bien remplie
En septembre, Léandre Martineau rentre en Vendée et retrouve un poste de charcutier. Après plusieurs expériences en Seine-et-Marne, il est embauché au sein des Éleveurs Vendéens, à La Roche-sur-Yon, et devient chef d’atelier. Il exercera ce poste pendant 26 ans, jusqu’à sa retraite.
Ce 8 février, Léandre Martineau fête ses 100 ans entourés de ses cinq enfants, onze petits-enfants et seize arrière-petits-enfants.
D'autres actualités associées


