Descente de cloches à l'église Saint-Louis (La Roche-sur-Yon)

Une culture vivante
Publiée le 20 Avril 2025
Une culture vivante

À Pâques, les cloches vendéennes racontent des siècles d’Histoire

Elles sont souvent peu visibles mais d’une grande valeur historique : les cloches sont des objets fragiles que le Département de la Vendée protège.

Descente de cloches à l'église Saint-Louis (La Roche-sur-Yon)

Elles s’appellent Marie-Anne, Martine ou encore Jeanne. Et du haut de leurs clochers, leur tintement rythme nos journées !

Des cloches baptisées

Si les cloches ont un nom, c’est parce qu'elles sont considérées comme des personnes et ont été baptisées. 

Et en Vendée, les cloches sont nombreuses à nous offrir leurs mélodies quotidiennes ! La moyenne sur le territoire : trois cloches par église, et environ 330 églises en Vendée. On estime donc leur nombre à plus d’un millier, sans compter celles présentes dans les châteaux, les congrégations ou encore les cloches civiles.

Un héritage centenaire...

Si un nombre important de cloches a été fondu au moment de la Révolution française pour confectionner des canons, ou lors des deux guerres mondiales pour répondre aux besoins en métaux, on recense encore en Vendée des pièces datant de l’Ancien Régime. 

À ce jour, 52 cloches vendéennes sont protégées au titre des Monuments historiques dont la plus ancienne, située à Châteauneuf, remonte au XVe siècle.


… au service de la population !


L'usage des cloches est multiple. Elles peuvent annoncer des offices religieux, des messes, des baptêmes… Elles peuvent aussi signaler un danger (incendie, catastrophe naturelle, guerre…) en faisant résonner le tocsin, mais aussi indiquer les heures. Depuis la loi de 1905, c’est le maire qui, par arrêté municipal, définit les règles de sonnerie dans sa commune.

Le saviez-vous ?

Il existe plusieurs façons de faire sonner les cloches :


Le Département de la Vendée, acteur de la préservation

À travers son service Patrimoine et Archéologie, le Département de la Vendée fait de la préservation des objets d’art et d’histoire une priorité.


Il est notamment en charge de déterminer quelles nouvelles cloches peuvent bénéficier d’une protection au titre des Monuments historiques. Si toutes les cloches datant de l’Ancien Régime sont systématiquement classées, d’autres, plus récentes, les rejoignent en raison de leur caractère exceptionnel.

Le Département intervient aussi auprès des communes en proposant une aide pour la restauration ou la mise en valeur des cloches, qu’elles soient classées ou non. Ces objets étant fragiles, un entretien régulier est nécessaire pour les maintenir en place dans les clochers et préserver leur usage. Une aide financière pouvant atteindre jusqu’à 60 % du coût total est ainsi proposée. Pour les cloches trop usées, le Département peut aussi accompagner leur mise en valeur sur chevalet ou en vitrine, au cœur de l’église.

Découvrir comment le Département conserve et préserve le patrimoine vendéen


L'entreprise Laumaillé-Lussault, le savoir-faire au service des cloches

Fondée en 1875, l'entreprise Lussault, basée à Beaurepaire, est spécialisée dans l'ingénierie des clochers.

Intégrée depuis 2018 au sein du groupe Laumaillé et ses 400 ans d’histoire, elle veille au bon fonctionnement des cloches dans le Grand Ouest de la France. « Le métier de campaniste, c’est évidemment l’entretien, la restauration, la maintenance, voire la création de cloches. C’est aussi un travail sur tout ce qui entoure la cloche : le beffroi, le matériel permettant de les faire sonner, les systèmes électroniques... Enfin, il ne faut pas oublier que la cloche est un instrument de musique, qui nécessite donc de la création musicale », souligne Eurydice Bled, présidente de Laumaillé-Lussault. 

De l’électrotechnique à la soudure en passant par le travail du bois, les métiers sont nombreux au sein de cette société reconnue Entreprise du patrimoine vivant. « Nous sommes une entreprise dont le savoir-faire est reconnu comme un patrimoine, et nous le mettons au service de la préservation du patrimoine... Pour nos équipes, c’est important. Nous côtoyons chaque jour des objets d’art, et chaque chantier est différent, c’est stimulant », ajoute la présidente.

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