Une culture vivante
Publiée le 22 Janvier 2025
Une culture vivante
Les Sables-d'Olonne

Le Vendéen Paul-Émile Pajot exposait à Paris il y a 100 ans. Découverte

Il y a 100 ans jour pour jour, le Chaumois (Les Sables-d'Olonne) Paul-Émile Pajot exposait ses œuvres à Paris.

Né à La Chaume (Les Sables-d'Olonne) le 17 octobre 1873, Paul-Émile Pajot est l'ainé d'une famille de cinq enfants. Dès le plus jeune âge, il a le regard tourné vers la mer grâce à son père, Paul, marin-pêcheur.

La mer, une muse tragique

Le 27 janvier 1881, une importante tempête entraîne le naufrage de onze barques et cause la mort de 52 marins. Parmi eux, le père de Paul-Émile Pajot. Orphelin, il abandonne l'école et prend la mer à l'âge onze ans à bord du canot sardinier Le Beauséjour, afin de subvenir aux besoins de sa famille.

Bon élève, il est en parallèle soutenu par son instituteur qui lui donne des cours du soir. Résultat : l'obtention de son certificat d'études primaires en 1885. Après son service militaire, il se marie à sa voisine et amie d'enfance Dalie Merlen en novembre 1896. Ensemble, ils auront sept enfants. 

Un illustre artiste vendéen

Peintre autodidacte, c'est durant son service militaire que Paul-Émile Pajot réalise son premier tableau et perfectionne son art.

En 1900, il entame la rédaction d'un journal intitulé Mes Aventures,. une œuvre importante puisque jusqu'en 1922, il écrira 5 tomes de 500 pages chacun. Un travail surprenant pour ce marin-pêcheur issu d'une famille illettrée ! Particularité de ce journal : il est illustré de près de 1000 dessins à la gouache représentant notamment des chaloupes, des goélettes ou des barques.

Le Chaumois poursuit en parallèle sa vie de marin-pêcheur et d'artiste. Cependant, en raison de nombreuses infirmités (notamment des troubles oculaires) contractées à bord des bateaux, il est contraint de prendre une retraite anticipée à l'âge de 40 ans. Cet handicap lui vaudra d'être réformé lorsque la guerre éclate en 1914 (il tentera en vain de se faire mobiliser à Rochefort), mais cette dernière aura un impact à la fois dans son journal et dans ses créations picturales. 



La reconnaissance de son art


Auteur d'environ 4000 œuvres picturales au cours de sa vie, l'artiste vendéen vend avant tout ses tableaux à ses amis marins. Progressivement, Paul-Émile Pajot va se faire un nom au-delà de ce cercle. Il se fait notamment remarquer par des peintres tels qu'Albert Marquet ou Jean Launois.

Le 22 janvier 1925, il y a tout juste 100 ans, sa peinture dite "naïve" atteint une reconnaissance nationale. En effet, ce jour-là a lieu le vernissage de son exposition parisienne où 17 de ses œuvres sont exposées à la galerie Pierre, rue Bonaparte. Point d'orgue : le catalogue de l'exposition est préfacé par Jean Cocteau !

À partir de cette période, le Vendéen se consacre davantage à l'art pictural (il est également connu pour ses talents de poète et chansonnier). Le succès est grandissant et les commandes affluent de toute la France. Un succès de courte durée puisque le 18 septembre 1929, presque 4 ans après ses premiers succès, l'artiste Chaumois chute sur les marches de sa maison. Lui qui souffrait d'une affection pulmonaire, il se blesse gravement lors de cette chute et décède le lendemain.


En savoir + sur Paul-Émile Pajot

L'artiste jouit aujourd'hui d'une notoriété certaine, 100 ans après la découverte par le grand public de ses œuvres.

Découvrez notamment l'ouvrage Mes Aventures. Journal inédit de Paul-Émile Pajot, établi et présenté par Alain Gérard et édité par le Centre vendéen de recherches historiques.

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