Vendée Globe : que mangent les skippers lorsqu'ils sont en pleine mer ?
Cela fait plus de 2 mois que les skippers de la 10e édition du Vendée Globe font face aux éléments. Si les premiers sont désormais arrivés sur la terre ferme, une majeure partie de la flotte reste en course. Seuls en mer, les navigateurs ont besoin d'énergie et de réconfort et cela passe par une bonne alimentation.
L'alimentation, un élément crucial
Lors d'un Vendée Globe, l'alimentation est un enjeu crucial pour les skippers qui doivent tenir plusieurs mois jusqu'à leur retour aux Sables-d'Olonne. Les menus se préparent avec minutie avant le départ : la plupart de la flotte est accompagnée de nutritionnistes.
Les journées des skippers sont intenses et sportives, ils doivent pouvoir se nourrir correctement pour garder de l'énergie jusqu'au bout, mais aussi pour garder le moral. Ainsi, il faut prévoir entre 6 000 et 7 000 kcal/jour pour traverser les zones froides, et 3 000 à 4 000 kcal/jour pour les zones chaudes.
Pour embarquer trois mois de nourriture (et même plus pour certains), beaucoup de skippers organisent leur nourriture en sachet journalier et savent donc d'avance ce qu'ils mangeront chaque jour. D'autres aspirent à plus de liberté pour manger au gré de leurs envies. En tout, chacun des navigateurs part avec près de 150 kg de nourriture.
Pour boire, se laver et cuisiner, les skippers ont besoin de 3,5 litres d’eau douce par jour. Ils transforment donc l’eau de mer en eau douce avec leurs dessalinisateurs d'eau de mer.
Produits frais, lyophilisés, stérilisés...
Les 40 skippers de ce Vendée Globe 2024-2025 ont donc pris avec eux des produits frais à consommer dès les premiers jours de course.
C’est justement le cas d’Isabelle Joschke, qui a décidé d’embarquer avec 80 œufs bio ! Ces derniers sont issus de La Ferme du Pay, située à Montréverd en Vendée. D'autres skippers ont embarqué avec du pain, des fruits et des légumes, de la charcuterie...
Aujourd'hui, après 77 jours en mer, les navigateurs ne comptent plus que sur des produits non-périssables, lyophilisés (congelés puis déshydratés) ou stérilisés. Sébastien Simon se confiait à ce sujet après quelques jours de course. « Il me reste quelques œufs, il faut en profiter, avec un peu de jambon vendéen (...) Après on va passer à des choses lyophilisées, ou sous-vide... Ça va être moins de plaisir ! »
Malgré cela, et pour garder le moral, les skippers arrivent à se faire plaisir. Le week-end dernier, Violette Dorange, la jeune navigatrice de 23 ans s'est préparé le « meilleur repas du monde » : des pâtes avec du pesto rosso, de la coppa et du parmesan. Chaque skipper a son petit péché mignon : bonbons, chocolat, café...
De son côté, Arnaud Boissières a trouvé son plat lyophilisé préféré : c'est le poisson à la provençale ! Il en a emporté quinze avec lui, soit plus que n'importe quel autre plat.
« Je crois que mon corps n’accepte plus les lyophilisés, ça ne passe pas . Je préfère les plats appertisés et tant pis si c’est plus lourd . Je préfère embarquer 10 kg de plus mais être en forme et performant au maximum plutôt que de ne pas me sentir bien avec quelques kilos en moins à bord. » — Alan Roura, skipper Hublot.
Un repas à l'arrivée bien mérité
Comme le veut la tradition, après les plats lyophilisés et les recettes déshydratées, les skippers peuvent choisir le premier repas qu'ils dégusteront une fois arrivés aux Sables-d'Olonne. L'occasion de se faire plaisir et de retrouver des saveurs oubliées !
Charlie Dalin, le vainqueur de ce Vendée Globe, a par exemple eu la joie de déguster un hamburger avec des frites et de la salade. Yoann Richomme, arrivé en 2e position, avait quant à lui fait part de son envie d'un plat en sauce, comme un pot-au-feu ou un bœuf bourguignon.