Foulées du Gois : "chaque année, c’est un véritable casse-tête"
Une course folle contre la nature
Le passage du Gois sera très chargé, le samedi 10 juin ! Claure Merceron, vice-président des Amis du Gois, témoigne en effet d'une journée millimétrée. Cette association, à la tête de l'événement depuis 1987, est chargée d’établir le programme...une tâche qui n'est pas toujours facile ! Rencontre avec l'organisateur de cette folle aventure.
5 questions à Claude Merceron, en charge de cette course contre la marée
Les prochaines Foulées du Gois se dérouleront ce samedi 10 juin, pourquoi avoir choisi cette date ?
Nous choisissons toujours un jour de week-end entre mi-mai et mi-juin. Et ensuite, ce sont les coefficients de marée qui nous importent le plus. Nous essayons de trouver un jour où il est de 40 environ, c’est l’idéal pour nous. Cette année, nous aurons un coefficient de 60. Mais c’est mieux que l’année dernière puisqu’il était de 71.
Une fois la date calée, comment avez-vous établi le programme des courses ?
Chaque année, c’est un véritable casse-tête. Parfois, ça se fait tout seul et parfois, c’est moins facile. Cette année, j’ai mis une semaine à réussir à tout caser. J’ai sept courses à faire entrer dans un délai de plus ou moins six heures. Pour cela, je me cale sur l’horaire de la basse mer et je place la course à marée descendante environ 2h30 avant et celle à marée montante environ 2h30 après. Entre les deux, il y a la course enfants, la populaire hommes, la course sport adapté et la populaire femmes. Le timing est serré, mais nous avons l’habitude maintenant.
Cette année, la petite course enfants de 900 m se déroulera avant celle à marée descendante. Elle se tiendra au bout du Gois, du côté continent. La marée sera en train de descendre donc les jeunes, comme les grands, auront les chaussures un peu mouillées par la mer !
La nouvelle course à marée descendante, inaugurée l’année dernière, complique-t-elle encore plus votre organisation ?
En effet ! Il faut pouvoir donner le départ de cette course au bon moment. Alors que la marée descend, il faut qu’il y ait encore assez d’eau pour offrir un beau spectacle au public et apporter du challenge aux coureurs, mais pas trop non plus pour que ces derniers puissent quand même avancer. Nous nous arrangeons donc pour qu’ils fassent l’aller avec de l’eau jusqu’aux genoux environ. Après, c’est à eux de réfléchir à la meilleure stratégie : partir vite, être plus rapide que la marée et donc se retrouver avec plus d’eau ou alors, ménager son effort au début pour laisser la mer descendre et finir quasiment au sec.
Ainsi, le jour J, tout doit être réglé comme du papier à musique ?
Nous prévoyons toujours un peu de marge car les conditions météorologiques peuvent nous jouer des tours, mais c’est clair que l’objectif est de respecter les horaires. Les présentations des coureurs, les remises de prix, les départs… tout doit s’enchaîner.
L’enjeu principal de cette bonne organisation est la sécurité, n’est-ce pas ?
La priorité est toujours donnée à la sécurité en effet. Deux bateaux de la SNSM seront notamment présents sur place en cas de problème et pour porter secours aux coureurs qui en auraient besoin.
La difficulté ne réside pas forcément dans le fait que les coureurs peuvent se faire rattraper par la marée, puisque tout est calculé pour que ça n’arrive pas. En revanche, ils doivent rester bien concentrés pour garder
leur cap et ne pas dévier. Le courant des vagues peut orienter le regard des athlètes vers un des deux côtés et donc les faire sortir de la route et chuter.
Quel est le programme de cette 35e édition des Foulées du Gois ?
- 13h50 : Course 1 - Enfants (900 m environ)
- 14h30 : Course 2 - Marée descendante (8 000 m environ)
- 15h50 : Course 3 - Enfants (2 400 m environ)
- 16h20 : Course 4 - Populaire Hommes (8 000 m environ)
- 17h30 : Course 5 - Sport adapté (8 000 m environ)
- 17h40 : Course 6 - Populaire Femmes (8 000 m environ)
- 19h30 : Course 7 - Marée montante (4 000 m environ)
Le passage du Gois, un lieu unique au monde
Le passage du Gois est une route départementale qui a la particularité d'être entièrement submersible. Longue de 4 150 mètres et reliant l’île de Noirmoutier et le continent, cette chaussée voit, deux fois par jour et pendant une à deux heures, la mer recouvrir totalement les pavés et le bitume.
Découvrez ce phénomène en vidéo ci-dessous.