Vendée Globe : le Cap de Bonne-Espérance, l'entrée dans les redoutables mers du Sud
Lancé à toute vitesse dans l’Atlantique, les skippers du Vendée Globe franchissent le Cap de Bonne-Espérance, conclusion du 1er chapitre de la course.
Un point de passage dangereux
Le Cap de Bonne-Espérance est le point le plus au sud de l'Afrique. Il fait partie des trois caps de référence du parcours du Vendée Globe avec Leeuwin et Horn
Après 19 jours en mer, les premiers skippers ont franchi ce point symbolique qui correspond à un quart de leur tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance.
La pointe sud de l'Afrique est un point de passage rédouté par les skippers à cause du courant des Aiguilles. À la croisée de trois océans (Atlantique, Indien et Austral), ce courant forme des tourbillons de plusieurs centaines de kilomètres de diamètre (voir ci-dessous) et charrie des troncs d'arbre, mammifères et autres ofnis (objet flottant non identifié).
Bienvenue dans les mers du Sud !
Une fois ce courant passé, les marins seront officiellement dans l'Océan Indien. Après la chaleur et les conditions météorologiques idéales du sud de l'océan Atlantique, une nouvelle étape du Vendée Globe commence dans les mers du Sud !
« Ça va être assez brutal : d’un coup, il va faire froid, il va y avoir de la mer, du vent... C’est parti pour les mers du Sud ! » — Benjamin Dutreux, skipper Guyot Environnement - Water Family.
Pendant trois semaines, les 39 skippers encore en lice devront composer avec une mer agitée, des températures glaciales, des vents violents, des icebergs à éviter...
Un souvenir amer pour certains skippers
Le Cap de Bonne-Espérance, c'est aussi des souvenirs amers pour certains skippers.
En 2020, lors du dernier Vendée Globe, ce lieu mythique a marqué un tournant douloureux dans l'aventure de trois skippers en lice cette année : Sébastien Simon, Fabrice Amédéo et Samantha Davies. Tous les trois avaient dû abandonner la course suite à diverses avaries. Le passage du Cap de Bonne-Espérance cette année est donc une belle revanche pour ces skippers.
En 2016, c'est le skipper japonnais Kojiro Shiraishi qui n'était parvenu à passer le Cap de Bonne-Espérance et qui avait dû abandonner la course quelques milles avant ce passage mythique suite à la casse de son mât. En 2020, le navigateur avait pris sa revanche en le passant avec succès et en bouclant pour la première fois le Vendée Globe.
Cap de Bonne-Espérance, l'origine de ce nom
Le Cap de Bonne-Espérance a été découvert par le navigateur portugais Bartolomeu Dias en 1488. Lorsqu’il navigua autour de ce point à l'extrème sud de l’Afrique, il le nomma d’abord « Cap des Tempêtes » en raison des conditions météorologiques particulièrement compliqués : vents piégeux, vagues impressionnantes, courants traîtres...
Le cap est cependant rebaptisé « Cap de Bonne-espérance » par le roi du Portugal, Jean II, lorsqu'il comprit l’importance de ce passage stratégique qui ouvrait la voie maritime vers les Indes.