Boris Herrmann à bord de son Imoca
La passion du sport
Publiée le 06 Février 2025
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Vendée Globe : comment les skippers vivent-ils à bord de leur bateau ?

Loin de la terre ferme, les skippers du Vendée Globe doivent composer avec les aléas de la vie en mer. Sommeil, confort... Comment vivent-ils au quotidien ?

Boris Herrmann à bord de son Imoca

Chaque journée passée à bord du bateau est une lutte intense contre les éléments. Gérer la fatigue, l'alimentation et les réparations, passer près de 3 mois dans des conditions parfois dantesques... Les navigateurs luttent tous les instants pendant leur course. Explications.

Chaque jour suffit sa peine

Sur le Vendée Globe, une journée « type » peut varier considérablement en fonction de la position du skipper sur le globe.

En effet, le climat change, et avec lui les conditions de navigation. Lorsqu’un skipper traverse l’équateur, il peut se retrouver confronté à une zone de calme où les vents disparaissent, nécessitant une vigilance accrue pour éviter d’être pris dans la pétole. En revanche, dans les océans australs, les conditions deviennent beaucoup plus extrêmes, avec des vagues gigantesques et des vents violents, ce qui implique une gestion quasi constante des différents paramètres de navigation.

La fatigue, l'ennemi numéro 1

Parmi les difficultés rencontrées par les participants, la fatigue est le plus grands ennemis de tous. Tous les jours, la gestion des efforts et du sommeil est la priorité la plus importante, car une nuit complète de repos est un luxe que peu de marins peuvent se permettre. 

Contrairement au sommeil sur terre, qui dure entre 6h et 8h, les skippers adoptent une stratégie connue sous le nom de sommeil polyphasique. Cette méthode fragmentée maximise les périodes de récupération courtes, mais fréquentes. Ainsi, chaque cycle peut durer entre 20 et 40 minutes en fonction des conditions de navigation.

Des innovations technologiques pour aider

En cas de problème inattendu, les skippers peuvent compter sur leurs alarmes et autres systèmes d’alerte embarqués. Reliés aux capteurs du bateau, ils préviennent automatiquement les skippers en cas de changement brusque de vent ou de proximité avec un obstacle.

Grâce à ces dispositifs, les navigateurs peuvent alors s'endormir en toute sécurité, sachant qu’ils seront réveillés en cas de besoin. Malgré ces innovations technologiques, la vie à bord reste stressante et, au moindre bruit, chaque marin doit se tenir en alerte. Une attention constante qui pèse forcément sur les organismes.

Une alimentation complexe

Pour se remonter le moral, les skippers ne peuvent pas compter sur un bon repas chaud fait maison. La nourriture doit être légère, compacte, et surtout facile à préparer dans un espace restreint. Les skippers privilégient donc des repas déshydratés ou lyophilisés, qui sont légers et se conservent sans réfrigération, tout en offrant une nutrition suffisante. Ces repas sont souvent réhydratés avec de l’eau chaude potable générée par des dessalinisateurs à bord.

Outre les repas principaux, les skippers emportent aussi des encas comme des barres énergétiques, des fruits secs, des noix, des biscuits et des chocolats pour maintenir leur niveau d’énergie tout au long de la course.

En savoir + sur l'alimentation des skippers pendant le Vendée Globe

Pas de toilettes à bord

Autre inconvénient de la vie à bord : il n’y a pas de toilettes sur les bateaux du Vendée Globe ! 

Les aventuriers doivent donc utiliser des seaux la plupart du temps qu’ils vident ensuite dans la mer. Mais ils ne peuvent rien jeter d’autre dans l'eau afin d'éviter toute pollution superflue. A l’arrivée, leurs déchets sont d'ailleurs contrôlés pour vérifier qu’ils n’ont pas jeté des poubelles par-dessus bord. 

Un retour sur la terre ferme éprouvant

Après de longues semaines seuls sur leur bateau, les skippers peuvent renouer avec leur vie d'avant.

Un retour à la normale qui prend souvent plusieurs mois, comme le rappelait Jérémie Beyou lors de son arrivée aux Sables-d'Olonne. « Les premières heures sont géniales, tout se passe bien, ce sont les retrouvailles, la première douche, la première nuit, et puis après il y a toute la fatigue qui te tombe dessus ! »

De son côté, Charlie Dalin s'attend même à avoir besoin de plusieurs mois pour récupérer complètement : « J'ai mis huit mois à récupérer la dernière fois même si j'espère que ce sera un peu moins long cette fois-ci », confiait le grand vainqueur de cette 10e édition juste après avoir mis le pied à terre. D'autant plus que de nombreuses sollicitations médiatiques l'attentend désormais ! 

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