Guirec Soudée a dû improviser une réparation sur l'une de ses voiles

La passion du sport
Publiée le 29 Janvier 2025
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Vendée Globe 2024 : réparations, blessures... comment les skippers gèrent leur course ?

À bord de leur bateau, les skippers doivent assurer eux-mêmes les réparations et les premiers soins en cas d'avaries ou de blessures. Mais comment font-ils concrètement pour réaliser ces dépannages d'urgence souvent complexes ?

Guirec Soudée a dû improviser une réparation sur l'une de ses voiles

En pleine mer et à des milliers de kilomètres des côtes les plus proches, les skippers du Vendée Globe n’ont d’autres choix que de faire preuve d’une grande autonomie. Notamment, en termes de réparations et de premiers soins où leurs compétences multiples sont nécessaires, afin de résoudre les problèmes techniques et, parfois même certaines urgences médicales.

Une équipe au service de son skipper

Le Vendée Globe est une course en solitaire, sans escale ni assistance. Ce qui signifie que chaque skipper doit prendre en charge l’ensemble des aspects de la gestion de son bateau. Bien que l’équipe de chaque participant est en communication plus ou moins régulière avec lui depuis la terre ferme, il se retrouve seul face à de nombreuses situations complexes tout au long de la régate.

« Pendant la course, dès que j’avais un problème, je pouvais appeler à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, il y avait toujours quelqu’un qui répondait pour trouver des solutions à mes problèmes techniques. Cela a permis de surmonter tous les problèmes », expliquait d'ailleurs Charlie Dalin lors de son arrivée en 1ère position aux Sables-d'Olonne le mardi 14 janvier 2025.

Des skippers aux multiples casquettes

Le principal défi auquel un skipper du Vendée Globe doit faire face est la gestion de son bateau au quotidien. Une panne technique, une avarie ou un problème mécanique peut survenir à tout moment, et la moindre défaillance met en péril l’ensemble de la course. Si une voile tombe à l'eau, un gréement se casse ou un système électronique lâche, le navigateur doit immédiatement se transformer en technicien !

Que ce soit pour réparer une voile déchirée, une pompe à eau défaillante ou des panneaux solaires hors service, il doit avoir une solide maîtrise des systèmes du bateau, mais aussi des compétences pratiques pour effectuer les réparations immédiatement, en pleine mer, et en solitaire !

Le Vendée Globe, une course éprouvante pour les bateaux

Marin silencieux et concentré, toujours focalisé sur son objectif, Charlie Dalin n’a jamais rien laissé transparaître lors de son arrivée victorieuse en Vendée. Il n’a aussi jamais communiqué sur ses avaries, contrairement à Yoann Richomme ou Sébastien Simon, ses adversaires directs pour la victoire. Pourtant, son Imoca MACIF Santé Prévoyance n’est pas rentré indemne en Vendée !

« J’ai dû faire de la strate pour réparer une partie endommagée de la coque. J’avais une fissure de 1,50 m dans le bordée sur le côté bâbord de la coque. Cela s’est passé quand j’allais très vite dans la zone des glaces dans le Pacifique. Je me suis rendu compte de cette très grosse fissure quelques jours plus tard » Charlie Dalin, grand vainqueur de cette 10e édition du Vendée Globe.


Des conditions qui repoussent les limites matérielles des Imoca

Malgré la domination de Charlie Dalin, Yoann Richomme, qui est arrivé en deuxième position, s’est distingué par sa gestion assez remarquable de son bateau. Grâce à son attention de tous les instants, il a réalisé une course presque parfaite, lui qui participait au Vendée Globe pour la première fois ! Son foiler Paprec Arkéa, qu’il qualifie de « haut de gamme », a en effet été un des plus fiables avec seulement 10 heures de bricolage, selon le principal intéressé.


Grâce au travail minutieux de son équipe en amont, le skipper (double vainqueur de la Solitaire du Figaro et double vainqueur de la Route du Rhum) a presque réussi à éviter les réparations en mer... une rareté dans ce type de courses ! Sa seule avarie notable a été la perte d’un gennaker au large des îles Canaries, quelques jours avant l’arrivée. Ce contretemps lui aurait coûté environ 40 milles, sans toutefois entacher l’éclat de sa performance.

S'improviser médecin

La navigation en solitaire sur le Vendée Globe implique également une gestion stricte de sa santé à bord.

En mer, les blessures et les problèmes de santé peuvent survenir à tout moment, souvent dans des conditions difficiles. Que ce soit une coupure, une entorse ou des douleurs liées à la fatigue extrême, le skipper doit être capable de gérer ces situations. Si l'alimentation est gérée avec des produits frais, lyophilisés ou stérilisés, le bien-être nécessite plus de prudence.

Bien que certains skippers aient un kit de premiers secours et puissent consulter un médecin à distance via des connexions satellites, il revient souvent au skipper de poser un diagnostic et de mettre en place les premiers soins nécessaires. Et, dans le pire des cas, si la blessure est trop grave et demande à être traitée avec du matériel spécial ou si elle est trop douloureuse, le navigateur doit savoir prendre la difficile décision d'abandonner. Maxime Sorel a, par exemple, dû faire ce choix.

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