Vendée Globe 2024 | Virtual Regatta : où en sont les joueurs alors que des skippers sont déjà arrivés ?
Charlie Dalin, Yoann Richomme et Sébastien Simon ont terminé leur tour du monde la semaine dernière, pulvérisant au passage le record de l'épreuve.
Les premiers e-skippers devraient, de leur côté, arriver en même temps que le groupe de poursuivants, entre le 25 et le 26 janvier. On fait le point sur la course virtuelle !
Virtual Regatta, l'aventure virtuelle
Si le jeu Virtual Regatta permet à des centaines de milliers de joueurs de vivre l’aventure du Vendée Globe depuis leur écran, les skippers virtuels n'ont pas réussi à rattraper les marins professionnels lors de cette édition 2024, et ce malgré la sophistication de la simulation.
Contrairement à l'édition précédente du Vendée Globe, les joueurs de Virtual Regatta vont en effet arriver cette fois-ci avec un retard considérable sur le trio de tête aux Sables-d'Olonne. Notamment en cause : la performance exceptionnelle réalisée par les trois premiers skippers qui ont rejoint les Sables-d'Olonne en un temps record (64 jours pour Charlie Dalin, 65 pour Yoann Richomme et 68 pour Sébastien Simon) !
Pour rappel, Armel Le Cléac'h, le précédent détenteur du record, avait bouclé son tour du monde en 74 jours en 2017. Les trois skippers ont donc mis une belle distance entre eux et les skippers virtuels mais aussi avec le reste de la flotte. Jérémie Beyou, 4e, devrait arriver le vendredi 24 janvier, après 75 jours en mer environ (soit 10 jours après le grand vainqueur).
« Les conditions, d’un Vendée Globe à l’autre, peuvent être très différentes. Sur le dernier Vendée Globe, il y a un trou qui s’était fait entre la tête de course virtuelle et la tête de course réelle et où chacun était rentré dans un système météo pas vraiment au même moment. Et cet écart-là n’avait jamais pu être rattrapé par les bateaux réels. Là, c’est un petit peu l’inverse qui se passe » — Thomas Gauthier, directeur général de Virtual Regatta.
Comment expliquer les différences de vitesse entre le Vendée Globe et Virtual Regatta ?
Une autre raison expliquant les disparités dans le classement, et dans le rythme de la course : les différences technologiques !
Même si Virtual Regatta offre une simulation qui intègre des données météo en temps réel et des algorithmes de routage, ces outils restent bien éloignés des technologies embarquées sur les bateaux du Vendée Globe. Par conséquent, les skippers virtuels, bien qu’ayant parfois des compétences de navigation impressionnantes, ne disposent pas de la même précision dans leurs calculs ni des bateaux avec les mêmes capacités, ce qui peut ralentir leur progression par rapport aux marins professionnels.
Un exemple concret, c'est celui des vitesses maximales. Alors que les navigateurs ont atteint plus de 29 nœuds, les joueurs ne pouvaient jamais dépasser les 22/23 nœuds !
Plus de 800 000 joueurs aux 4 coins du globe
Pour le moment, seul Bernard Poiteau (qui a réalisé son Vendée Globe à bord d’un bateau dans son jardin à l'instar de Jean-Paul Rouve dans le film La vallée des fous), a conclu son aventure. Mais ce dernier n'a pas véritablement terminé le parcours, il a en effet annoncé qu'il arrêterait au moment de l’arrivée du grand vainqueur de cette 10e édition, en la personne de Charlie Dalin. Et pour tous les autres, l'aventure virtuelle continue !
Comme dans la vraie vie, la flotte virtuelle s'étire donc exposée sur une très longue distance. Si certains des skippers qui ont tenté l'aventure de chez eux grâce à Virtual Regatta se rapprochent doucement mais sûrement des Sables-d'Olonne, d'autres sont actuellement échoués aux quatre coins du globe, perdus dans l'Atlantique ou égarés dans le pacifique.
Des joueurs qui ne déméritent pas
Bien que les joueurs de Virtual Regatta restent en retrait par rapport aux skippers du Vendée Globe 2024, il est important de noter que leur performance demeure impressionnante. Ces passionnés de voile, bien que distancé en termes de progression, parviennent à créer une émulation rare ainsi qu'une véritable compétition, en se mesurant aux conditions du Vendée Globe à leur manière.
Pour les meilleurs, il ne reste que quelques centaines de miles nautiques à parcourir au moment d'écrire ces mots. Pour les autres, la course continue jusqu'au dernier moment, luttant pour récupérer les meilleurs vents et trouver les meilleurs itinéraires.
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